YEAH !! MOTHA FUCKA NIGGA, Django Unchained le dernier film du grand Quentin Tarantino est enfin sur nos écrans. On savait que le cinéphage fantasmait un western depuis belle lurette, Kill Bill Volume 2 était d'ailleurs un hommage plus qu'appuyé au genre. Mais après son vrai faux film de guerre, certains avaient relativement peur à l'annonce d'un Django Unchained qui serait plus un ramassis « pulp » de scène de saloon qu'un réel western.
Que nenni mes braves ! Django Unchained est une putain de tuerie. Et comme je ne lui trouve pas réellement de défaut - Les pisse froid me sortiront, sans doute, qu'il est trop long et les puritains pleureront face à la violence de certaines scènes mais qu'ils aillent au diable - je vais vous donner 5 bonnes raisons d'aller le voir.
Déjà ça vous fera un argumentaire lors de vos soirées mondaines et ça vous permettra de beugler sur votre belle-mere « Shut the fuck up bitch and go fuck yourself !» quand elle évoquera son attirance sans borne pour Plus Belle la Vie.
1. Pour la distribution absolument impeccable : Que ce soit Jamie Foxx qui campe un Django tantôt benêt tantôt sauvage, un Christophe Waltz cabotin au possible dans son personnage de dentiste chasseur de prime sans pitié mais hautement instruit ou Leonardo Dicaprio en richissime esclavagiste bon chic bon genre au sadisme sophistiqué, tous sont dirigés à la perfection. Les répliques font mouche et les personnages d'apparence caricaturale sont, en réalité, bien plus complexes qu'il n'y paraît dans leurs contradictions. A cela s'ajoute pléthore de seconds couteaux tous plus ou moins connus des habitués des films de Tarantino. Certains dans des rôles mineurs d'autres dans de simples apparitions mais le clin d'oeil est présent à chaque fois. Mention spéciale à Samuel L. Jackson qui signe là son meilleur rôle depuis longtemps grâce à son personnage hautement ambigu.
2. Pour la mise en scène élégante mais dynamique : On le sait, Tarantino aime le cinéma. Il connaît ses références et il sait tenir une caméra. Les cadrages sont inventifs et le bonhomme n'a pas son pareil pour rendre intéressant une discussion autour d'une table. S'aventurant parfois du coté « pulp » le film ose toujours à bon escient. Les filtres saturent lors de certains flashbacks et le petit zoom ou dézoom au moment opportun vient apporter une pointe de dynamisme au sein de cette élégance filmique. Enfin, il est bon de saluer l'excellence de la mise en scène lors des séquences d'action. La gestion de l'espace et la lisibilité des gunfights n'ont rien à envier à ceux de Sam Peckinpah. Le tout, rehaussé d'effusions gores sauvages et efficaces.
3. Pour un scénario bien malin et maîtrisé : Au fil du temps, la plume de Tarantino s'est affinée. C'était déjà son point fort dans les années 90 mais là on atteint une maîtrise rare. Débarrassé de ses subterfuges scénaristiques, Tarantino n'a plus besoin de déstructurer son récit pour le rendre intéressant. A l'inverse de Reservoir Dog ou Pulp Fiction la trame est linéaire et file d'une traite. Construit autour de trois grands actes, l'histoire est d'une simplicité bienvenue à l'heure ou les scénarios sont tarabiscoté au possible pour jouer les intelligents (Oui ! Nolan c'est de toi que je parle et de ton Batman Rises). Chaque séquence amène avec logique et réalisme vers les événements suivants et le tout s'enchaîne avec cohérence sans qu'aucun retournement de situation ne semble artificiel.
4. Pour sa bande-originale : Mêlant les grands noms du western de rigueur comme Luis Bacalov et Ennio Morricone avec des artistes plus contemporains la soundtrack se veut comme son film, un melting-pot de cultures et d'influences diverses. C'est sans doute la première fois que je peux entendre de la soul ou du hip-hop dans un western. En conviant des artistes comme 2Pac, James Brown et Elisa Toffoli, Tarantino renforce encore plus le propos de son film. Noir, Blanc, tout est mélangé avec harmonie et contribue à créer une atmosphère unique.
5. Pour l'ambiance proprement Tarantinesque : Même s'il s'agit de son film le plus engagé aujourd'hui, Tarantino n'oublie pas que le but premier du cinéma est de divertir. Et dans ce sens, il met le paquet. Véritable ascenseur émotionnel, Django se vit plus qu'il ne se regarde. Passant sans transition de scènes de violences inouïes et dérangeantes à l'humour totalement absurde, on est parfois choqué, parfois hilare. Oscillant constamment entre farce et fresque humaine, Tarantino nous invite à monter à bord de son grand huit et ne ménage pas son spectateur. A lui de s'adapter au rythme du récit et de se laisser porter par l'histoire et ses personnages.
Si après tout ça, vous ne vous êtes toujours pas rués dans votre cinéma le plus plus proche de chez vous afin de regarder le dernier Tarantino, je ne peux plus rien pour vous.
Pensez juste à votre futur progéniture qui vous demandera dans 20ans les yeux émerveillés, - comment c'était au cinéma Django Unchained ? Et que vous lui répondrez :
« J'ai été con, j'ai boudé Tarantino, j'avais peur de la hype. »
Amèrement, vous regarderez son regard déçu et repenserez avec honte à mon article.